segunda-feira, 24 de janeiro de 2011

Sarkozy : "Plus nous voudrons faire de l'ingérence, moins nous serons influents"

Le Monde


Arborant un air grave et parlant d'un ton sobre – deux signes qu'il cherche à "représidentialiser" son image – Nicolas Sarkozy a évoqué, lors de sa conférence de presse, lundi 24 janvier, les sujets internationaux du moment. Répétant que la France serait "ferme" face au terrorisme, il a également réitéré le soutien de Paris au "seul gouvernement légitime de Côte d'Ivoire", celui d'Alassane Ouattara.

Il a aussi évoqué la situation du Liban, espérant des "initiatives" européennes pour "sortir du blocage", qu'il a imputé à "des intérêts extérieurs", en l'occurrence le conflit israélo-palestinien. Il a jugé qu'il était "indispensable d'impliquer la Syrie" dans les discussions. Le chef de l'Etat a également fait part de son "émotion" face à la mort des deux jeunes otages français d'AQMI au Niger, "lâchement assassinés" dans l'opération visant à les libérer, promettant : "Ce ne sont pas nos soldats qui ont tiré les premiers", mais assumant l'opération.

Sur la Tunisie, Nicolas Sarkozy a esquissé un timide mea culpa, reconnaissant que la France n'avait "pas pris la juste mesure" de la contestation du peuple tunisien, auquel il a réitéré la "solidarité du peuple français", promettant l'avénement d'une "ère nouvelle" entre les deux pays. Mais selon lui, "dire que nous sommes restés silencieux devant les morts est un peu exagéré". Le gouvernement va par ailleurs proposer une "série de mesures" pour aider la Tunisie.

Quant à l'attitude de la France, qui a très longtemps soutenu l'ex-président tunisien Ben Ali, le chef de l'Etat s'est abrité derrière le passé colonial de la France et les "blessures de l'histoire" pour mieux vanter une "réserve" française vis-à-vis des pays étrangers. "Plus nous voudrons faire de l'ingérence et moins nous serons influents."

Nicolas Sarkozy a estimé que "la puissance coloniale est toujours illégitime à prononcer un jugement sur les affaires intérieures d'une ancienne colonie". Il a par ailleurs mis en avant le fait que la France ait abrité des membres de l'opposition tunisienne, et évoqué les relations passées de ses prédécesseurs avec Ben Ali ou Bourguiba.

Interrogé sur la prise de position malheureuse de Michèle Alliot-Marie, qui avait proposé, quelques jours avant la chute de Ben Ali, l'aide de la France au maintien de l'ordre en Tunisie, Nicolas Sarkozy a préféré botter en touche, asssurant que la ministre souhaitait simplement "éviter qu'il y ait plus de drames".

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