Le Monde
L'ambassadeur de Tunisie à l'Unesco, Mezri Haddad, a annoncé sa démission, vendredi 14 janvier sur BFMTV.
"Je ne veux pas que la Tunisie bascule dans l'intégrisme ; je veux qu'elle bascule dans la démocratie." "Je ne veux pas cautionner l'évolution de la situation", a-t-il déclaré avant d'évoquer une conversation téléphonique qu'il a eue avec le président Ben Ali le 10 janvier. "Je lui ai demandé six actes forts", a-t-il précisé.
Mezri Haddad, présenté comme un modéré, a envoyé sa lettre de démission au président tunisien Ben Ali. Un blog tunisien reproduit cette lettre en intégralité. Sur le plateau de BFMTV, l'ambassadeur tunisien en a lu certains passages, qui permettent d'authentifier cette reproduction. Les six "actes forts" évoqués lors de cette conversation téléphonique sont mentionnés dans la lettre :
- "L'arrestation des malandrins et prédateurs encore présents sur le sol tunisien, notamment Imed et Belhassen Trabelsi.
- La déclaration d'une amnistie générale et du retour des exilés politiques.
- L'allègement des souffrances des pauvres et des paupérisés par des mesures concrètes.
- L'autorisation d'entrée en Tunisie de tous les correspondants de la presse étrangère.
- La mise en place d'une caisse d'allocation chômage dont le financement pourrait se faire par la contribution de ceux qui se sont suffisamment enrichis pour donner maintenant aux pauvres et aux chômeurs.
- L'abolition de la peine de mort en Tunisie."
Le précédent passage de Mezri Haddad sur BFMTV, jeudi, avait fait des vagues. Loin de son image de modéré, il avait attribué les violences actuelles à des "hordes anarchistes", et non au peuple tunisien. "Le peuple va travailler. Le peuple s'inquiète de cette déferlante de hordes. Cette horde fanatisée est en train de brûler, de casser, de s'en prendre aux biens publics et privés. Et bientôt, si on les laisse finir et si vous continuez à faire l'apologie de cet anarchisme en marche en Tunisie, on verra ces hordes attaquer les gens chez eux, les violer, les voler, et les massacrer", avait-il déclaré.
Vendredi sur France Inter, Mezri Haddad était revenu sur ces propos pour "exprimer ses regrets". "Le ton et la passion qui ont marqué mes derniers passages dans les médias" étaient provoqués par la violence de la situation en Tunisie, avait-il expliqué.
sexta-feira, 14 de janeiro de 2011
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