quinta-feira, 28 de outubro de 2010

La mort de l'ex-président péroniste Nestor Kirchner bouleverse la scène politique argentine et celle du continent latino-américain

Le Monde

Nestor Kirchner, décédé mercredi 27 octobre d'une crise cardiaque à l'âge de soixante ans, était considéré comme l'homme fort de l'Argentine. Il était le principal conseiller de son épouse, la présidente Cristina Kirchner.

"Où ira-t-elle désormais chercher cette inspiration ?" s'interroge dans un éditorial le quotidien d'opposition La Nacion. "Elle est à la tête du pays, mais elle est terriblement seule" estime Estela Carlotto, présidente des Grands-Mères de la Place de mai, proche du gouvernement. A un an de la présidentielle, la disparition de M. Kirchner risque de raviver les féroces luttes internes à l'intérieur du mouvement justicialiste (péroniste), dont il était le président. Cristina Kirchner est affaiblie par la défaite de son parti aux législatives de juin 2009 et la perte de la majorité au Congrès.

"La disparition de M. Kirchner donne l'impression que c'est le président qui a disparu" note l'analyste Rosendo Fraga. Rappelant le goût de la confrontation de l'ex-président, en conflit avec les principaux secteurs de la société, "les agriculteurs, la Cour suprême, le Congrès, l'Eglise catholique et les principaux médias", M. Fraga estime que Cristina Kirchner "a une occasion historique : cesser d'être la présidente d'une faction pour devenir celle de tous les argentins". " C'est une situation paradoxale : le gouvernement bénéficie d'une croissance annuelle de 9%, mais recueille seulement le soutien d'un argentin sur trois " ajoute l'analyste.

Nestor Kirchner était le secrétaire général de l'Union des nations d'Amérique du sud (Unasur). Le Brésil, l'Uruguay et le Venezuela ont décrété trois jours de deuil national. "C'est une grande perte pour l'Argentine et notre Amérique" a déclaré le président vénézuélien Hugo Chavez. Il est attendu dans les prochaines heures à Buenos Aires ainsi que les présidents de la Bolivie, du Brésil, du Chili, de l'Uruguay et du Paraguay pour participer de la veillée funèbre qui aura lieu, à partir du 28 octobre, à la Casa Rosada, le palais du gouvernement, et non pas au Congrès, pour la première fois dans l'histoire argentine.

Des condoléances sont arrivées du monde entier. Le président des Etats-Unis, Barack Obama et sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont présenté leurs "sincères condoléances aux Argentins et à la présidente Kirchner". Mme Clinton a rendu hommage à "une voix majeure pour l'intégration de l'Amérique du sud". "Lors de son mandat, le président Kirchner a mené l'Argentine à une période de forte reprise économique à la suite de la crise financière connue par le pays en 2001" a rappelé le directeur général du Fonds Monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.

"NESTOR N'EST PAS MORT, NESTOR VIT"

M. Kirchner critiquait durement le FMI l'accusant d'être responsable de la débâcle économique et sociale de 2001. L'Argentine est aujourd'hui le seul membre du G20 à refuser la venue d'une mission d'évaluation économique.

"Nestor n'est pas mort, Nestor vit" chantaient des dizaines de milliers de personnes massées mercredi soir sur la Place de mai, face au palais du gouvernement, attendant l'arrivée de la dépouille de l'ex-président, mort subitement dans le fief familial d'El Calafate en Patagonie.

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