segunda-feira, 20 de setembro de 2010

A l'ONU, Nicolas Sarkozy plaide pour une taxe sur les transactions financières

Le Monde

De la tribune des Nations unies, lors du sommet à New York sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France allait augmenter ses aides à la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose de 20 % lors des trois années à venir. Il a aussi plaidé pour la création d'une taxe sur les transactions financières pour financer l'aide au développement.

"Non seulement nous ne voulons pas réduire, non seulement nous ne voulons pas stabiliser, mais nous allons augmenter de 20%" ces aides, a déclaré M. Sarkozy au premier jour du sommet de l'ONU sur les Objectifs de développement du millénaire (OMD). La hausse annoncée devrait faire passer l'enveloppe annuelle de la France au Fonds de 300 à 360 millions d'euros. Premiers donateurs du Fonds mondial, les Etats-Unis lui versent chaque année 1,1 milliard de dollars.

"La crise est sévère chez les pays riches. Elle crée du déficit, mais la crise a des conséquences bien pires pour les pays pauvres […] nous n'avons pas le droit de nous abriter derrière une crise économique pour faire moins", a poursuivi M. Sarkozy, alors que mercredi 15 septembre, il avait annoncé aux associations travaillant sur les OMD que la France n'augmenterait pas ses aides au développement.

"Nous souhaitons que l'ensemble des pays développés décident de faire davantage et naturellement de le faire en priorité pour l'Afrique, a-t-il insisté. Le Fonds prend en charge 2 millions et demi de malades du sida, si chaque pays suit notre exemple, c'est 4 millions de malades du sida qui pourront être pris en charge". Fin 2008, l'Onusida dénombrait 33,4 millions de personnes tous âges confondus vivant avec le VIH à travers le monde, dont 2,1 millions d'enfants âgés de moins de 15 ans.

"TROUVER DE NOUVELLES SOURCES DE FINANCEMENT"

"J'essaierai, pendant l'année de ma présidence du G20 et du G8 [pour un an à partir du mois de novembre], de promouvoir l'idée des financements innovants, a-t-il ajouté. Pourquoi attendre ? La finance s'est mondialisée, au nom de quoi nous ne demanderions pas à la finance de participer à la stabilisation du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxe ?", a aussi lancé M. Sarkozy.

"Je veux dire ma conviction qu'alors que tous les pays développés sont en déficit, il faut trouver de nouvelles sources de financement pour la lutte contre la pauvreté, l'éducation et pour la résolution des grandes pandémies sanitaires de la planète", a insisté M. Sarkozy.

Le document de synthèse qui doit être soumis au vote des Etats membres de l'ONU prévoit la mise en place de ces "financements innovants", comme la taxe sur les transactions financières ou une taxe sur les billets d'avion. Outre la France, des pays comme le Brésil ou la Norvège défendent ces nouveaux modes de financement, auxquels le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a personnellement apporté son soutien. Mais ils suscitent la méfiance d'autres pays comme les Etats-Unis.

Le document final sur les OMD est loin d'être triomphaliste. S'il affirme qu'il est possible d'atteindre les huit objectifs du millénaire pour le développement, il admet l'existence de retards importants depuis le lancement du programme en 2000. Les chefs d'Etat et de gouvernement se déclarent ainsi "profondément préoccupés de constater que le progrès n'est pas à la hauteur, tant s'en faut, de ce qui serait nécessaire".

En l'an 2000, les Objectifs du millénaire prévoyaient de réduire de moitié l'extrême pauvreté dans le monde d'ici à 2015, mais aussi d'assurer l'éducation primaire pour tous, de promouvoir l'égalité des sexes, de réduire la mortalité infantile, d'améliorer la santé maternelle, de combattre le sida, le paludisme et d'autres maladies, de préserver l'environnement et de mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, a relevé lundi que l'année 2010 avait vu 65 millions d'hommes et de femmes de plus tomber dans l'extrême pauvreté. Un million et demi d'enfants risquent de mourir avant d'atteindre l'âge de cinq ans d'ici 2015.

"Des années de progrès ont été perdues", a regretté Dominique Strauss-Kahn. Selon le directeur général du Fonds monétaire international, "la dynamique a déraillé du fait de la crise, qui n'est pas seulement économique mais aussi alimentaire et énergétique […]. Nous devons soutenir le bien-être commun de l'humanité. Honorons à nouveau la promesse de l'après-guerre. Soutenons un monde débarrassé de la pauvreté et exempt de conflits".

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