quarta-feira, 29 de setembro de 2010

L'Espagne en grève générale contre les mesures d'austérité

Le Monde

L'Espagne doit tourner au ralenti, mercredi 29 septembre, après l'appel à une grève dans tout le pays lancé par les deux principaux syndicats, UGT et CCOO. L'objectif : protester contre la réforme du marché du travail engagée par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire.

Cette grève générale, la première depuis l'arrivée au pouvoir du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero et la cinquième dans l'histoire de la jeune démocratie, survient alors que le pays peine à sortir de la crise et qu'un actif sur cinq est au chômage. Elle aura valeur de test pour le premier ministre, qui ne devrait toutefois pas revenir sur les mesures d'austérité.

A quelles mesures du gouvernement les grévistes s'opposent-ils ?
Pour réduire les déficits publics, le gouvernement a décidé de baisser les salaires des fonctionnaires, de geler les retraites et de reculer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Le premier ministre a aussi engagé une réforme du marché du travail, adoptée par le Parlement le 9 septembre, qui généralise un type de contrat à durée indéterminée donnant droit à moins d'indemnités de licenciement, introduit plus de flexibilité horaire dans les entreprises et facilite les licenciements économiques.

Ces mesures ont été mises en place pour rendre le marché du travail plus compétitif alors que le taux de chômage en Espagne a explosé pendant la crise à plus de 20 %, soit le double de la moyenne de l'Union européenne. Le gouvernement espérait ainsi donner quelques garanties au Fonds monétaire international (FMI) et aux agences de notation, qui avaient dégradé la note souveraine de l'Espagne, craignant une crise similaire à celle vécue par la Grèce. Les partenaires sociaux, de leur côté, se sont toujours opposés à cette réforme du droit du travail et reprochent au premier ministre d'avoir mené un virage "néolibéral".

Quels secteurs devraient être les plus touchés par la grève ?
Une centaine de manifestations doivent se dérouler mercredi. Dans de nombreuses villes, les défilés commenceront dès midi, notamment à Cadix (sud), Bilbao (nord) ou Caceres (ouest), mais, à Madrid, la manifestation, qui traversera le centre de la place Neptuno à la touristique Puerta del Sol, est prévue à 18 h 30.

Des perturbations sont surtout à prévoir dans les transports. La direction du métro de Madrid a indiqué que le service serait assuré à 50 % durant les heures de pointe, et les autorités du transport aérien prévoient que 20 % à 40 % des vols internationaux seront assurés. Les deux grands syndicats, CCOO et UGT, ont accepté, pour la première fois, de garantir des services minimaux, avec par exemple au moins 20 % des vols internationaux et 20 % des trains à grande vitesse. Les journalistes et employés de la presse écrite se sont aussi mis en grève mardi, un jour en avance afin de pouvoir couvrir les manifestations mercredi.

Quelle devrait être l'ampleur de la manifestation ?
Aucun chiffre officiel de participation n'était disponible en début de matinée. Si 54,6 % des Espagnols jugent la grève justifiée, seuls 18 % comptent s'y joindre, selon un sondage publié vendredi dernier par le quotidien de gauche Publico. De plus, 72 % des personnes interrogées pensent que, même si la grève est un succès, le gouvernement ne reviendra pas sur sa politique. Les syndicats, qui représentent 16 % des salariés espagnols, craignent aussi une faible mobilisation.

La dernière grande grève, celle des fonctionnaires le 8 juin contre la baisse de leurs salaires, n'avait pas fait reculer le gouvernement.

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