terça-feira, 7 de setembro de 2010

Belgique : le très improbable scénario de la scission

Le Monde

Les deux "médiateurs" désignés le week-end dernier par le roi Albert II, chef de l'Etat belge, pour tenter de renouer le dialogue entre les partis susceptibles de former un gouvernement, ont commencé leurs travaux mardi 7 septembre. Ils doivent d'abord rencontrer les présidents des sept partis (trois francophones, quatre flamands) qui s'étaient quittés sur un constat d'échec, à la fin de la semaine passée.

André Flahaut (PS), président de la Chambre des députés, et Danny Pieters, membre de la Nouvelle Alliance flamande (NVA) et président du Sénat, sont, dans leur région respective, issus des formations qui ont remporté les élections du 13 juin. Cela suffira-t-il pour relancer les discussions et permettre d'envisager un accord sur des réformes institutionnelles ? Le monde politique a, en tout cas, accueilli favorablement leur nomination. Tant le PS que la NVA, sans lesquels rien ne sera sans doute possible, se sont dit prêts à reprendre le dialogue.

La NVA minimise les récents appels de hauts responsables socialistes francophones à envisager la fin de la Belgique. Le PS note que le parti indépendantiste flamand n'a pas complètement rompu les ponts après son refus d'une ultime proposition visant à assurer le refinancement de Bruxelles, la troisième région du pays, au cœur des discussions sur l'avenir institutionnel du royaume.

Les appels – légèrement nuancés par la suite – de francophones à une éventuelle discussion sur la partition du pays paraissent avoir effrayé certains responsables politiques de Flandre. C'était peut-être leur véritable objectif : indiquer aux Flamands que, dans l'hypothèse d'une séparation, ils devraient abandonner la capitale du pays, qui s'allierait à la Wallonie.

Ce "plan B" évoqué de longue date sera-t-il viable ? "Oui", affirmait mardi le quotidien économique L'Echo. Le journal affirme que les quatre présidents de partis francophones, aidés d'universitaires, ont déjà testé divers modèles. Ils indiqueraient qu'un nouvel ensemble "Wallonie-Bruxelles" serait viable sur le plan économique et social. Cette "Belgique francophone" ne souffrirait que d'un handicap véritable : le chômage.

GAGEURE

Cette analyse est plus optimiste que d'autres déjà effectuées, qui mettent notamment en évidence le poids de la dette publique – quelque 300 milliards d'euros, 100% du produit intérieur - dont le partage devrait être négocié. Certains avancent le critère de la population (soit 60 % pour la Flandre, 40% pour les francophones) ; d'autres, la capacité contributive de chaque région. Le redressement que la Wallonie a commencé il y a quelques années s'en trouverait, en tout cas, handicapé.

Outre le sort de Bruxelles, région bilingue, capitale européenne, belge… et flamande – les Wallons ont basé leurs institutions à Namur –, celui de la Flandre et de "Wallonie-Bruxelles" en Europe soulèverait bien des questions. Le traité de Lisbonne envisage la sortie d'un Etat de l'Union européenne (UE), mais pas un scénario de scission – la Tchéquie et la Slovaquie se sont séparées avant leur adhésion.

Les deux "nouveaux pays" belges devraient donc redemander une adhésion, négocier 35 chapitres très complexes, obtenir l'aval des 26 Etats membres actuels ou encore discuter de leur rentrée dans la monnaie unique…

Une autre gageure. De quoi laisser entendre que l'hypothèse de la séparation pourrait rester à l'état de slogan. D'autant que la dernière enquête en date sur le sentiment d'appartenance des Belges, effectuée en mai 2010 par trois universités, a montré que Flamands et Wallons restaient majoritairement attachés à l'existence de leur pays. Même si beaucoup réclament plus d'autonomie pour les régions.

A noter toutefois que les électeurs de la NVA disaient, à l'époque déjà, souhaiter majoritairement la disparition du pays. Et ce facteur-là complique, évidemment, les négociations en cours.

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